Le film qui l’a révélée serait celui qui résume le plus joliment la carrière : C’est la tangente qu’elle préfère. Avec ce drame délicat signé Charlotte Silvera, la comédienne a réussi depuis, avec un mélange de régularité et de discrétion, à composer une carrière riche où cinéma, télévision et théâtre s’équilibrent harmonieusement. Sur grand écran, Guillaume Nicloux (Le poulpe), Sam Karmann (La vérité ou presque) ou Jean-Pierre Sinapi (Camping à la ferme) ont révélé chez elle son talent pour la dramédie.
Au théâtre, elle jongle entre classiques et modernes et joue Tchekhov (La Cerisaie), Marivaux (L'Heureux Stratagème), Strindberg (Mademoiselle Julie), Audiberti (Le mal court). Mais aussi Gildas Bourdet (Séjour pour 8 à Tadeci), Hanif Kureishi (Quand vient la nuit), Neil La Bute (Fausses Apparences) ou Tom à la ferme de Michel-Marc Bouchard, une pièce adaptée au cinéma par Xavier Dolan.
A la télévision, elle choisit aussi de belles partitions en incarnant Madame Sans-Gêne pour Philippe de Broca (2002), Mademoiselle Else pour Pierre Boutron ou encore la belle-fille de Michel Serrault dans L'Affaire Dominici ( T F 1 ). E n 2005, elle tient le rôle principal de l'adaptation du célèbre roman de Vercors, Le Silence de la mer réalisé par Pierre Boutron ce qui lui vaudra le prix d'interprétation féminine au Festival de la fiction TV de Saint-Tropez.
Et comme Julie Delarme n’est jamais là où on l’attend, c’est encore dans un rôle surprenant qu’elle a obtenu en 2012, l’un de ses plus grands succès. Celui d’une femme détective déterminée dans Caïn (prix de la meilleure série française au Festival du film de télévision de Luchon 2012) face à Bruno Debrandt en flic paraplégique désagréable et cynique. Un duo réussi ou le regard azuréen de Julie Delarme sait aussi fendre la carapace d’un Caïn sauvage et acerbe.